"Touchante peinture domestique" pour Sainte-Beuve, Eugénie Grandet a longtemps eu la réputation d'un roman moral. Rien ne manque en effet à la palette des vertus qui s'y déploie, de la pudeur des premiers émois amoureux au modeste train de vie qui régit la maisonnée des Grandet. Pourtant, la véracité documentaire de cette chronique provinciale en fait un des chefs-d'oeuvre incontestés du réalisme.
Sans rien négliger de la peinture de son siècle et des ravages de l'argent dans les relations humaines, Balzac signe le portrait poignant d'une jeune ingénue sacrifiée sur l'autel de la cupidité des hommes.
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