Argan se croit malade. Pour conjurer sa peur de la mort, il fait de la médecine sa religion et son divertissement. Molière, lui, ne croyait pas à la médecine : il croyait au théâtre. Mort d'une fluxion de poitrine le 17 février 1673, au soir de la quatrième représentation, il quitte la scène avec un spectacle total, un manifeste pour la jeunesse, un dernier hommage à la force de vérité du théâtre, une ultime pirouette d'acteur.
On ne saura jamais quelle forme définitive il aurait donnée à la version publiée de sa pièce. La confrontation des versions parues en 1675 et en 1682, que nous donnons à lire dans cette édition, invite à porter un regard nouveau sur cette oeuvre patrimoniale, dont la postérité a fait le testament dramatique de Molière. Elle permet aussi d'entrer dans la fabrique d'un texte résolument vivant - qui garde encore sa part d'ombre.
1. Molière et la médecine 2. Héritage moliéresque et opéra dans le théâtre musical 3. Prologues à la gloire du roi 4. La mort de Molière, entre mythe et réalité 5. Deux mises en scène
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